Crous : Le coût de la rentrée scolaire explose en France

Actualité publiée le 30/08/2023 à 11h24
Crous : Le coût de la rentrée scolaire explose en France

L’investissement financier nécessaire pour les jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études atteint des niveaux sans précédent. D’après les conclusions du rapport annuel sur le coût de la rentrée universitaire publié par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), la dépense moyenne pour cette rentrée s’établira à environ 3 024 euros.

Après l’Unef, un autre syndicat étudiant a effectué un examen similaire. Dans une annonce datée du 17 août, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) révèle les frais anticipés pour la rentrée universitaire de septembre 2023. Ces frais continuent d’augmenter, dépassant le seuil des 3 000 euros. Le syndicat exprime son extrême préoccupation à ce sujet.

Comme chaque année, la méthodologie adoptée par la FAGE se base sur un scénario standard : celui d’un étudiant de 20 ans inscrit en licence à l’université, sans bourse, et n’habitant plus chez ses parents. La Fédération des associations générales étudiantes rassemble 2 000 associations étudiantes et représente 300 000 étudiants adhérents à ces associations.

 

Augmentation significative des coûts liés à la vie quotidienne

Cette année, les étudiants devront composer avec des budgets plus restreints, principalement en raison de l’augmentation des coûts liés à la vie quotidienne, qui ont augmenté de 8,8 %. Les dépenses liées à l’alimentation affichent une hausse de 15 % d’après les conclusions de l’enquête menée par la FAGE. Parallèlement, les frais de loyers et de cautions ont connu une augmentation de 9 %, tandis que les tarifs des forfaits téléphoniques et d’accès à Internet ont grimpé de 19 %.

 

Pénurie de logements du CROUS

Les dépenses initiales liées au logement ont augmenté de 8,95 %. Selon le rapport de la FAGE, cette hausse est principalement due aux coûts élevés des loyers dans les zones universitaires, ce qui contraint les étudiants à allouer une part importante de leur budget pour se loger. La FAGE critique également l’insuffisance de logements destinés aux étudiants, soulignant que les CROUS ne fournissent qu’un logement pour plus de 17 étudiants à l’échelle nationale.

Cette situation est jugée inadéquate, car seulement 55 % des demandes de logement CROUS aboutissent à une attribution effective. En ce qui concerne les demandes d’ «hébergement à tarification sociale», la FAGE signale que près de la moitié des étudiants qui ont fait une telle demande ont été contraints de chercher d’autres options, souvent à des tarifs nettement plus élevés.

 

La Contribution de Vie et de Campus franchit la barre des 100 euros

Les allocations logement ont été augmentées de seulement 1,6%, tandis que les bourses varient désormais de 37 à 127 euros mensuels selon les échelons, excluant certains étudiants. La Contribution de Vie et de Campus (CVEC), obligatoire à l’inscription, a augmenté à 100 euros, reflétant une hausse de 5% liée à l’inflation. En cinq ans, la CVEC a augmenté de 10 euros. Seuls les boursiers en sont exemptés et bénéficient d’un repas à un euro dans les restaurants universitaires.

Cependant, les aides gouvernementales ne répondent pas aux besoins, constatent les organisations étudiantes. Le système de bourses est obsolète et n’a pas évolué structurellement depuis des années, souligne le représentant de la FAGE. Beaucoup d’étudiants doivent travailler tout l’été pour économiser, soit environ deux mois de salaire minimum, soit 3 000 euros, les laissant sans ressources à la rentrée.

Le président de la FAGE considère la hausse des bourses comme un premier pas, mais demande des mesures structurelles urgentes. Cela inclut un système de bourses indépendant de la situation parentale et une adaptation régionale pour que l’aide sociale corresponde au coût de la vie de chaque région.

 

L'ensemble du pays visé

La notable oscillation des coûts liés à la rentrée affecte non seulement l’Île-de-France, mais également les autres régions. Cependant, il est constaté qu’une somme moyenne de 500 euros supplémentaires est requise en région parisienne. Selon les dires de la FAGE, cette situation défavorise considérablement les étudiants non boursiers. De plus, il est prévu que de nombreux étudiants devront concilier leur cursus avec un emploi, comme le souligne Étienne Matignon.

Celui-ci explique que «lorsqu’un étudiant travaille 16 heures par semaine tout en poursuivant ses études, ses chances de réussir son parcours, notamment sa licence, sont réduites de moitié. Cependant, gagner seulement 570 euros par mois avec un emploi de 16 heures par semaine au salaire minimum ne couvre que les frais de logement. Par conséquent, il est évident que cette situation est difficilement tenable à moins d’avoir le soutien de parents disposant de ressources adéquates ou une bourse substantielle pour pouvoir poursuivre des études dans des conditions favorables.»