IA : l’administration française va intégrer l’IA dans les services rendus aux citoyens

Actualité publiée le 08/09/2023 à 10h20
IA : l’administration française va intégrer l’IA dans les services rendus aux citoyens

L'Administration française envisage de tirer parti de l'intelligence artificielle et des chatbots tels que ChatGPT et LLaMA dans divers secteurs afin d'améliorer la qualité des services offerts aux utilisateurs. Une nouvelle phase d'expérimentations est prévue pour être lancée en 2023.
L'intelligence artificielle et les chatbots tels que ChatGPT, Google Bard et Claude connaissent une popularité grandissante. Cependant, il est possible que vous ne soyez pas au courant que l'IA est de plus en plus employée dans le domaine public pour optimiser les prestations fournies aux citoyens.

Cette information a été dévoilée dans un rapport émanant de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) et de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP). Ce rapport présente les conclusions de 16 expérimentations menées dans divers secteurs.

Ces essais ont été initiés en 2020 dans le cadre du programme Impact IA, dont l'objectif est de guider les administrations françaises dans l'intégration de l'IA pour le bien commun. Ils ont couvert des sujets variés tels que la santé, l'éducation, la sécurité, la justice, l'environnement et l'emploi.

Parmi les exemples mentionnés dans le rapport figure :

  • Le projet ADEL qui exploite l'IA pour repérer les inexactitudes et les fraudes dans les déclarations de revenus.
  • Le projet ARES qui utilise l'IA pour analyser les besoins des demandeurs d'emploi et leur suggérer des offres personnalisées.
  • Le projet ASTRE qui se sert de l'IA pour assister les enseignants dans l'évaluation des compétences des élèves et l'adaptation de leur pédagogie.
  • Le projet CERES qui exploite l'IA pour optimiser la gestion des ressources humaines dans la fonction publique.

 

L'intelligence artificielle au service de l'assistance aux utilisateurs

L'Administration a l'intention d'exploiter l'intelligence artificielle afin d'améliorer la qualité du service offert aux utilisateurs. Pour ce faire, une initiative est en cours sous la supervision conjointe de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) et de la direction interministérielle du numérique (Dinum). Plus de mille employés se sont volontaires pour participer à partir de la rentrée à l'évaluation d'un outil d'IA. Cette évaluation portera sur l'impact de son utilisation sur les délais de réponse ainsi que sur la qualité des réponses fournies.

Dans le cadre de cet essai à grande échelle, les employés utilisent, comme annoncé par le ministère, "des réponses générées par l'intelligence artificielle, qu'ils enrichiront et adapteront pour mieux assister les utilisateurs, ce qui permettra de gagner du temps pour les réponses nécessitant une attention particulière."

Selon nos informations, cette expérimentation englobe trois systèmes d'intelligence artificielle générative de texte, dont le célèbre ChatGPT d'OpenAI, LLaMA issu de Meta (la société mère de Facebook) ainsi que Bloom, un projet à code source ouvert soutenu par Hugging Face, une start-up française.

 

De quelle manière l'intelligence artificielle peut-elle contribuer à la simplification des formalités administratives ?

Un récent rapport du Conseil d'État met en avant les avantages apportés par l'intelligence artificielle (IA), tels que l'amélioration des services, le gain de temps, la réduction des coûts, la simplification des démarches administratives et la lutte contre les inégalités. En parallèle à l'enquête de la CNIL sur des systèmes tels que ChatGPT, ce rapport souligne les défis à relever pour une utilisation éthique de l'IA, notamment la protection des données, la transparence algorithmique, la fiabilité des résultats et la formation des agents publics.

Selon modernisation.gouv.fr, l'IA pourrait simplifier les procédures administratives :

  • Détecter les erreurs et fraudes dans les déclarations fiscales, réduisant les risques de contrôles et de sanctions.
  • Analyser les besoins des demandeurs d'emploi pour des offres personnalisées, favorisant leur insertion professionnelle.
  • Aider les enseignants à évaluer les élèves et adapter l'enseignement pour une meilleure éducation.
  • Optimiser la gestion des ressources humaines publiques pour un recrutement, une formation et un suivi améliorés.
  • Encourager l'échange de données entre administrations, informer les citoyens et ouvrir les données publiques pour des services plus transparents, efficaces et accessibles.

Le rapport annonce une seconde phase d'expérimentation en 2023, avec une vingtaine de projets gouvernementaux pour étendre l'utilisation de l'IA dans le secteur public et renforcer la confiance des utilisateurs en cette technologie.