Apec : Un tiers des cadres souhaitent se reconvertir

Actualité publiée le 31/01/2023 à 11h50
Apec : Un tiers des cadres souhaitent se reconvertir

On peut véritablement affirmer que les cadres sont intéressés par une reconversion professionnelle surtout après la crise liée au Covid. Cela n’est pourtant pas aussi simple à réaliser. Selon les dires du directeur général de l'Apec, Gilles Gateau, la crise sanitaire a donné des conditions favorables à l’introspection ce qui a développé les envies de changement chez les cadres.

La reconversion personnelle témoigne de ces nouvelles aspirations. Elle constitue une réponse aux problématiques ayant trait à la gestion de carrière, à la relation au travail et à l’entreprise et met à jour l’insatisfaction professionnelle ou le désengagement. Ce sont en outre les périodes de réflexion qui ont été favorisées par la crise sanitaire. Ainsi, 31% des cadres ont indiqué leur disposition d’un projet de reconversion en vue d'un changement de métier. C’est notamment chez les chômeurs (60%) et les moins de 35 ans (40%) que cette intention de reconversion est plus fréquente. Elle reste toutefois simple intention pour une grande partie des concernés dont seulement un sur dix ont véritablement franchi le pas.

Ces données ont été révélées par l’Association pour l’Emploi des cadres relativement à l’étude menée en juin 2022 et publiée en décembre. Dans le cadre de l’étude en question, il convient de préciser que c’est un changement de métier qui se traduit par une « rupture majeure dans le champ des compétences utilisées dans le cadre du nouveau métier envisagé pour la reconversion. »
 

Divers motifs

Une situation d’insatisfaction au travail et une insatisfaction face aux réalités concrètes de leur poste ou de leur entreprise sont ceux qui sont pointés comme étant l’origine des projets de reconversion. A part cela, les changements sont aussi motivés par la volonté de faire un métier qui ait plus de sens pour soi et pour la société tout en correspondant à nos valeurs. Cela équivaut à 37%. Une amélioration des conditions de travail est recherchée par 35% et 34% ressentent quant à eux « l’ennui, ou la lassitude dans leur métier actuel ».

Cela se rapporte à un second souffle et au besoin de donner plus de dynamisme à sa carrière. La recherche d’un nouveau métier, qui soit différent, concerne uniquement 30% et un cadre sur quatre voudrait « de meilleures perspectives de carrière et de rémunération. » L’Apec traduit cela en ces termes : « le désir de promotion sociale avec la recherche d’une ascension professionnelle et sociale et la volonté d’obtenir un meilleur statut et plus de responsabilités. » On note cependant qu’une bonne partie des changements de métier ne consiste pas à un changement radical. Devant six cas sur dix, c’est sur un métier proche de leur poste actuel que porte le choix. L’option pour un métier totalement différent concerne uniquement 15% des concernés qui souhaitent donc une rupture avec leur situation par le changement de secteur d’activité (82%), de région (54%) et en vue de se mettre à son propre compte (56%).
 

De nombreux sacrifices

La reconversion professionnelle est conçue par 56% des cadres comme une démarche difficile. Ceux qui n’ont pas initié une démarche particulière ressentent d’autant plus cette difficulté. L’appréhension porte notamment sur le fait de pouvoir « juger la viabilité de leur projet en début de parcours ». Cela équivaut à 46%. Ceux qui redoutent par contre leur capacité à convaincre les différents interlocuteurs sont estimés représenter 54%.

La reconversion peut en outre exiger des sacrifices et dans cette optique, quatre cadres sur 10 (42%) sont disposés à accepter une baisse de rémunération par rapport à ce qu'ils gagnaient avant ou à supporter des horaires plus importants (41%). D’autres sont prêts à renoncer à certains avantages comme le statut de cadre (50%), un poste à responsabilité (60%) ou des fonctions de manager (66%).

Les obstacles à surmonter sont identifiés par les principaux concernés. La peur de se tromper affecte 34% ; le sentiment d’insuffisance des moyens financiers touche 28% et la crainte d’avoir de moins bonnes perspectives de carrière (27%). Le transfert et l’acquisition de nouvelles compétences jugées nécessaires sont par contre moins redoutés. L’Apec explique qu’il y a conscience de la nécessité de formation à laquelle ils sont disposés pour une période allant de six à douze mois.