DREAL : Une étude sur les polluants éternels lancée dans le Lyonnais

Actualité publiée le 15/05/2023 à 10h07
DREAL : Une étude sur les polluants éternels lancée dans le Lyonnais

Dans le cadre d'une nouvelle étude de grande envergure, douze communes et deux arrondissements de Lyon vont faire tester les œufs de poulaillers appartenant à des particuliers afin de détecter la présence de PFAS, une substance chimique couramment répandue dans la vallée de la chimie. Cette pollution aux PFAS est de plus en plus confirmée autour de Lyon, et l'État a donc décidé d'analyser les œufs des poulaillers situés dans une douzaine de communes de la zone méridionale de la métropole lyonnaise, ainsi que dans les secteurs des 7e et 8e arrondissements de Lyon, il est proscrit de consommer ces œufs.

Les œufs seront collectés à partir de mai 2023 et feront l'objet d'analyses financées par l'Agence régionale de santé (ARS). Les particuliers devront remplir un questionnaire sur les conditions d'élevage, et les résultats seront disponibles fin juin. Les œufs sont considérés comme des marqueurs particulièrement efficaces de la pollution aux PFAS car ils en retiennent les particules. En parallèle, la Direction départementale de la protection des personnes (DDPP) a prélevé des échantillons dans quatre élevages professionnels, mais les résultats ne sont pas encore connus.

 

Une pollution massive

Lors de la 6e réunion de suivi, les services de l'État ont présenté un plan d'action visant à répondre aux recommandations de l'IGEDD concernant les PFAS, une substance chimique présente dans l'environnement. Le rapport de l'IGEDD, publié le 14 avril après avoir été commandé il y a plus d'un an, a mis en lumière la présence de PFAS dans l'environnement, en particulier dans les anciens sites d'incendies à hydrocarbure ayant nécessité l'utilisation de mousses contenant des PFAS, tels que Lubrizol en 2019 et le port Édouard Herriot de Lyon en 1987.

Selon la Fédération départementale de pêche, des concentrations élevées de PFAS ont été retrouvées dans les poissons du Rhône en aval du barrage de Pierre-Bénite, les rendant impropres à la consommation. Ces concentrations varient de 2 à 20 fois selon les espèces. Les traces de PFAS ont également été détectées dans l'eau des captages d'eau potable de la métropole, notamment dans la commune de Charly, l'une des 12 concernées par l'étude. Le maire de Charly a ainsi appelé les pêcheurs de l'étang de Virieux à la vigilance et déconseillé la consommation de poissons.

 

Enquêtes en cours sur les légumes : résultats des analyses en attente

La DRAAF mène actuellement des enquêtes sur les légumes en effectuant des prélèvements sur 26 exploitations maraîchères situées sur la rive gauche du Rhône, avec des résultats en attente. D'autres enquêtes sont également en cours dans les secteurs de l'arboriculture et des grandes cultures. Un prélèvement effectué sur de la viande bovine d'élevage s'est avéré conforme aux normes en vigueur. Des analyses sont également prévues pour les sols, l'eau et l'air, car la contamination a été détectée dans des terrains de sport et des écoles.
Pendant ce temps, la DREAL surveille les rejets de Daikin, qui sont considérés comme étant "faibles et maîtrisés", ainsi que ceux d'Arkema, qui respectent l'arrêté préfectoral de septembre 2022, prescrivant une réduction par paliers des PFAS jusqu'à leur interdiction totale en 2024.

Le rapport de l'IGEDD a révélé des niveaux très élevés de perfluorés de type 6:2 FTS (1000 à 2000 microgrammes par litre) rejetés chaque année dans le Rhône, témoignant d'une situation préoccupante. Malgré cela, Arkema a réussi à réduire ses rejets à seulement 10 kg mensuels, bien en dessous de la limite de 105 kg par mois prescrite par l'arrêté de mars 2023.