Inflation : Les CCAS reçoivent de plus en plus de demandes d’aides

Actualité publiée le 08/03/2023 à 18h10
Inflation : Les CCAS reçoivent de plus en plus de demandes d’aides

L'inflation est déstabilisante pour de nombreux Français, qui font de plus en plus appel au CCAS, le centre communal d'action sociale.

En raison de la crise, les Français se tournent de plus en plus vers la mairie. Les centres communaux d'action sociale (CCAS) constatent une augmentation des demandes d'aide depuis le début de la crise de l'inflation pour une aide au loyer, aux factures d'énergie ou aux cantines scolaires. D'après les données que nous avons recueillies, il augmente, quelle que soit la taille de la ville. À Bourges (Cher), les demandes ont augmenté de 20 %. À Issoudun (Indre), la commune comptabilise 25 % des nouveaux allocataires, tandis que Perpignan (Pyrénées-Atlantiques) double son nombre de familles en mettant en place des chèques multiservices et des aides alimentaires. Enfin, à Lyon (Rhône), l'aide allouée au CCAS est passée de 0,8 M€ à 1 M€.

 

Les Français désespèrent

Avec une rente mensuelle de 1 000 euros, Martine arrondit déjà ses fins de mois. "Quand je prends ma retraite, ça couvre mon découvert." Il y a un an, elle a commencé à faire appel au CCAS de Lyon pour renflouer : "Mon loyer et mes charges représentent plus de 90% de mes revenus, et je ne peux pas faire ça. On parle de fin de mois, mais ma fin de mois c'est comme le début pour moi", a-t-elle expliqué. Plus le temps est long, plus les fichiers circulent. C'est le cas de Nadine. Cette femme de ménage n'en peut plus. Le mois dernier, elle a demandé une aide pour des factures d'électricité allant de 75 euros à 135 euros. "Nous avons été choqués lorsque nous avons vu la facture. Nous n'avions pas les moyens de payer tout de suite, alors nous avons appelé de l'aide."

 

Demande d'aide à la mairie

Parmi les allocataires, on retrouve désormais des profils qui n'ont jamais fait de demande d'aide auparavant, à l’exemple les étudiants. Preuve de l'appauvrissement de ces catégories sociales. Malheureusement, les choses ne sont pas encore terminées : les prévisions de la collectivité ne sont pas bonnes et les documents continueront probablement d'affluer vers le CCAS. Ce qui est problématique, c'est que "l'inflation retardée devrait arriver en milieu d'année", d’après l’explication de Sandrine Runel, adjointe PS à la mairie de Lyon et vice-présidente du CCAS de la ville, en attendant une réponse politique sur la question : "Nous attendons des mesures assez importantes de la part du gouvernement, sinon les villes ne pourront pas affronter seules cette crise et soutenir l'ensemble des plus précieux" explique l'élu.

À Lyon, comme ailleurs, c'est un signal d'alarme : si la crise perdure, la mairie ne pourra pas aider tout le monde.