Interdiction de l’Abaya dans les établissements scolaires : le conseil d’état va devoir trancher

Actualité publiée le 14/09/2023 à 09h36
Interdiction de l’Abaya dans les établissements scolaires : le conseil d’état va devoir trancher

Le Conseil d'État s'est réuni mardi après-midi pour discuter de l'interdiction de l'abaya, un vêtement qui suscite un débat entre sa dimension religieuse et sa perception comme un élément de mode. Cette interdiction est contestée par l'association Action Droits des Musulmans (ADM), qui la considère comme une forme de discrimination raciale et sexiste, ainsi qu'une atteinte aux droits de l'enfant. Le juge des référés a annoncé que la décision du Conseil d'État serait rendue dans les 48 heures suivantes.

 

Symboles religieux ?

L'avocat de l'ADM, Vincent Brengarth, a expliqué que le terme "abaya" signifie à la fois "robe" et "manteau". Il a souligné que le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a clairement indiqué que l'abaya ne devrait pas être considérée comme un vêtement religieux, mais plutôt comme traditionnel. Guillaume Odinet, directeur des affaires juridiques du ministère de l'Éducation, a répliqué en disant que la question n'était pas de savoir si l'islam prescrit le port de l'abaya, mais que ce vêtement identifie immédiatement celui qui le porte comme appartenant à la religion musulmane.

Le débat tourne autour de la décision prise le 27 août par le ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal, d'interdire le port de l'abaya dans les écoles publiques, les collèges et les lycées, avec une note adressée aux chefs d'établissement. Pour l'ADM, cette décision représente un changement par rapport à la législation existante, et l'association déplore le manque d'une définition précise de l'abaya. Cependant, le ministère estime qu'il n'y a pas d'ambiguïté concernant ce vêtement, compte tenu d'une forte demande des chefs d'établissement dans ce contexte.

 

Note à caractère sexiste

Lors de l'audience, la présidente de l'ADM, Sihem Zine, a exprimé à plusieurs reprises son point de vue selon lequel la circulaire en question était sexiste, ciblant principalement les filles. Elle a souligné que la véritable question en jeu était l'impact sur la communauté arabe.

De plus, le CFCM a exprimé des préoccupations similaires en soulignant les risques élevés de discrimination dans un communiqué publié mardi. Ils ont également déclaré qu'ils se réservent le droit de saisir le Conseil d'État à ce sujet.

Pendant ce temps, alors que 12 millions d'élèves ont effectué leur rentrée cette semaine, Me Brengarth a exprimé sa frustration face à ce qu'il considère comme une tentative de politisation d'un sujet qu'il estime être d'importance mineure.