Ofii : 5000 étrangers ont quitté la France en 2022 via l’aide volontaire au retour

Actualité publiée le 23/01/2023 à 11h02
Ofii : 5000 étrangers ont quitté la France en 2022 via l’aide volontaire au retour

Une légère hausse des départs volontaires

Ce sont 4 979 étrangers qui ont bénéficié de l’aide au retour volontaire en 2022. Cela correspond à une petite hausse par rapport aux chiffres de 2021 sans atteindre pour autant ce qu’ils représentaient en 2019 (8 781) et en 2018 (10 678). Les déplacements via les transports aériens, ferroviaires et maritimes ont quasiment tous connu un arrêt du fait des restrictions sanitaires relevant des mesures de confinement dans le cadre de la pandémie. Les possibilités de retour en étaient donc largement affectées. S'ajoutent à cela le refus des pays du Maghreb à accueillir leurs ressortissants qui souhaitent retourner au pays.

C’est depuis l’année 2015 que l’aide en question est dispensée par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Elle consiste à donner la possibilité à toute personne d’origine étrangère de retourner dans leur pays d’origine moyennant une petite contribution.

Les frais de voyage sont alors pris en charge par l’Ofii et cela s’accompagne du versement d’une allocation permettant de couvrir les premières dépenses sur place. Selon les situations, l’aide s’élève donc à 300 euros jusqu’à 650 euros par personne. Le directeur de l’Ofii souligne qu’il s’agit d’un bon investissement aussi bien pour la France que pour le pays d’arrivée qui pourra selon lui faire du micro-développement. Il ajoute en outre que c’est une bonne politique de permettre un retour aux personnes qui n’ont plus droit de séjour tout en s’assurant qu’elles aient les moyens de repartir dans des conditions opportunes pour ne plus avoir à revenir.

Beaucoup de concernés ignorent l’existence de l’aide alors que de nombreux politiciens de l’extrême droite se révoltent contre ce qu’ils voient comme une prime donnée aux étrangers. De leur point de vue, cela présente plutôt un risque de faire exploser l’immigration illégale. Le DG de l’Ofii contredit cette vision en ces termes : « c’est une aide à la réinsertion, c’est-à-dire élaborer avec ces personnes un projet d’insertion économique dans leur pays, pour qu’ils vivent correctement là où ils sont, pour éviter justement la tentation du retour.

Dans cette optique, l’Ofii dispose d’un financement de plusieurs milliers d’euros à l’endroit de tous ceux qui ont la volonté de suivre une formation ou encore de monter un commerce. Le directeur ajoute donc qu’il n’y aucune raison pour que les étrangers qui bénéficient de l’aide au retour volontaire reviennent davantage par rapport à ceux qui ont été sujets au retour contraint. Avec une même efficacité si l’on se réfère aux chiffres, le retour volontaire est d’après lui beaucoup plus moins cher.

A titre d’information, l’aide qui est née dans les années 70, a été relancée en 2005, à l’époque où Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur et qu’il a procédé au lancement du plan expérimental d’aide au retour volontaire (ARV). Celui-ci correspondait à 2 000 euros par adultes, 3 500 euros par couple et 1 000 euros par enfant jusqu’au troisième et 500 euros ensuite. Il a été mis en place en parallèle avec l’« aide au retour humanitaire » (ARH) concernant les ressortissants européens et ceux qui n’ont pas bénéficiés de l’ARV. Manuel Valls, ministre de l’intérieur en 2012, revoit les montants à la baisse en se concentrant seulement sur l’aide à la réinsertion.

Une année plus tard, les deux aides sont fusionnées pour donner l’«aide au retour » telle qu’on la connaît.