Que faire en cas de harcèlement au collège ?

Actualité publiée le 06/07/2023 à 14h11
Que faire en cas de harcèlement au collège ?

En France, le nombre annuel d'enfants victimes de harcèlement scolaire s'élève à peu près à 700 000. Cela se traduit aussi bien par des attaques verbales que par des attaques physiques.
 

Le harcèlement scolaire fait environ 700 000 victimes tous les ans
 

Avant que l'année scolaire ne commence, le président Emmanuel Macron en personne s'est exprimé sur le sujet via le réseau Tik Tok. En s'adressant aux concernés, il avait témoigné son soutien en disant qu'ils n'étaient pas seuls. Dans ses termes, il les encourage à ne céder à aucun de ces actes. Le problème vient des agresseurs, ceux qui sont à l'origine des insultes et qui rendent la vie impossible. Pour reprendre mot pour mot ce que le chef d'État a tenu à partager : " C’est eux qui ont tort, c'est vous qui êtes dans votre droit. C'est vous que l'on doit aider."

D'après les données provenant du ministère de l’Education nationale, chaque année, le harcèlement touche 700 000 élèves dans l'hexagone.
Devant la difficulté ressentie par ceux-ci pour en parler et s'en affranchir, plusieurs dispositifs d'accompagnement des victimes de harcèlement existent actuellement.
 

Numéros verts dédiés
 

La mise en place de deux numéros verts depuis l'année 2015 s'insère dans une campagne d'envergure pour lutter contre le harcèlement aussi bien direct qu'au niveau des plateformes virtuelles (cyberharcèlement). Ils ont été déployés en même temps pour les parents que pour les enfants victimes de ce fléau à l'école.  Parmi les services disponibles en contactant ces numéros figurent l'écoute, le conseil et l'orientation donnés aux appelants. Le but étant en amont d'aboutir au signalement de chaque situation de harcèlement.

Voici donc les informations utiles y afférentes :

Les deux numéros affectés à la prise en charge de ces harcèlements sont le 3020 et le 3018 et sont totalement gratuits. 

  • Pour le harcèlement à l'école, composez le 3020 qui est ouvert de 9 heures à 20 heures 5/7 (lundi-vendredi) en dehors des jours fériés. L'horaire pour le samedi est de 9 heures à 18 heures. 
  • Pour le cyberharcèlement, composez le 3018. Il est également accessible suivant les mêmes horaires que le 3020, c'est à dire du lundi au vendredi de 9 heures à 20 heures et le samedi de 9 heures jusqu'à 18 heures. En plus de garantir l'anonymat, on pourra y recevoir des conseils pour retirer les images ou les propos blessants. Cela pourra même permettre de bloquer des comptes problématiques en fonction des cas.

 

Ce en quoi consiste le harcèlement scolaire
 

Différentes formes de harcèlement peuvent apparaître en milieu scolaire. On peut citer les insultes, les coups, les humiliations, le chantage... Les auteurs peuvent être une personne unique ou bien des groupes. La violence, la répétition et l’isolement de la victime caractérisent le harcèlement d'après les explications de l'association France Victimes. Ne s'arrêtant plus au niveau de l'établissement depuis le développement des réseaux sociaux, il a pris de la place en ligne. C'est en ce sens qu'on parle de cyberharcèlement. Ses conséquences peuvent être telles que la/les victime(s) peut(vent) en arriver à se suicider. Cela se produit surtout quand les attaques se répètent et atteignent une certaine gravité.
 

Le signalement des contenus en ligne
 

Le harcèlement scolaire est visible sur les plateformes virtuelles. Le signalement de ces faits qui peuvent apparaître sur les réseaux sociaux comme Facebook, TikTok ou Instagram est tout à fait possible et est même encouragé. Pour cela, on peut se servir soit de l'onglet spécifique mis à disposition par le réseau lui-même, soit à partir de la plateforme Pharos ou bien également via le site Point de contact

Porter l'affaire en justice en déposant plainte est aussi une option laissée aux parents des concernés.
 

Informer la direction de l'établissement
 

Dès qu'un fait de harcèlement est décelé, la première chose conseillée est d'en aviser la direction de l'établissement qu'il s'agisse d'une école primaire, d'un collège ou d’un lycée. Le but étant de procéder à l'exposition des faits. En se référant aux recommandations du Ministère de l'Éducation nationale, on comprend qu'il faudra tout d'abord poser la question sur les actions menées, les mesures prises en vue de la protection de l'enfant et les solutions proposées dans la prise en charge du problème.
 

Le programme Phare
 

Le programme Phare est impliqué depuis 2021 dans la prévention du harcèlement scolaire à travers tout le territoire. Cela est possible grâce à l'intervention de ses équipes qui ont suivi une formation pour repérer les situations en question. En outre, ses actions se concrétisent dans la mise en place de « référent harcèlement » au sein des établissements.  La mise à disposition d’un programme 100 % digital par le biais d' une plateforme numérique en fait également partie.
 

Oser en parler, ne pas lutter seul
 

L'Unicef insiste sur la nécessité de ne pas se laisser gagner par la peur des représailles. En effet, il arrive très souvent que les victimes n'osent pas procéder à la dénonciation car ils craignent que leurs détracteurs n'en deviennent plus impitoyables. Le conseil donné aux victimes est le rapprochement auprès d’un adulte. Il peut s'agir d'un parent ou d'un membre du corps enseignant par exemple.

En aucun cas la victime ne devrait essayer de s'en remettre à ses propres moyens dans la résolution de son problème. Ce conseil est d'ailleurs également valable pour la famille que l'en décourage fortement de chercher à s'expliquer directement avec le harceleur. 

Dès le moment où il y a eu établissement des faits et regroupement des preuves, le dépôt d'une main courante à la police ou à la gendarmerie est possible. Cela doit se faire par l'action d'un adulte, sachant que les mineurs n'ont pas encore cette compétence. 

Notons que depuis maintenant plus d'un an, le harcèlement scolaire est punissable d'une peine d'emprisonnement pouvant atteindre 10 ans et 150 000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée. C'est en effet depuis la date du 3 mars 2022 qu'il a été reconnu comme un délit pénal.