Prisons : nouvelle hausse du nombre de détenus en France

Surpopulation carcérale

La barre des 74.000 détenus a encore une fois été franchie. C’est la troisième fois au cours de cette année 2023. Telle est la réalité actuelle alors qu'au 1er octobre, le nombre de places était de 60.850.

Parmi ceux qui connaissent cette surpopulation carcérale, la maison d'arrêt de Gradignan, près de Bordeaux, détient la première place. 
Une hausse du nombre des personnes détenues est observée entre les 73.693 enregistrées au mois de septembre et les 74.342 répertoriées pour octobre. Ces chiffres ont été fournis mercredi par le ministère de la Justice.

Cette hausse est la troisième que l'on a constatée depuis le début de cette année. Ainsi, ce n'est pas une, ni deux fois mais bien trois fois que le nombre de détenus dépasse les 74.000 depuis le mois de janvier. Une situation critique quand on sait qu'au 1er octobre, le nombre de places opérationnelles dans les prisons françaises était de 60.850.

2.480 détenus dormant au sol sans lits

Si l'on évoque le pourcentage afférent à la densité carcérale globale, on voit une nette augmentation avec les 122,2 % comparé au 119,2 % de l'année précédente. Un taux d'occupation équivalent à 146,3% est relevé au niveau des maisons d’arrêt. Ces dernières accueillent les détenus en attente de jugement, ainsi que ceux qui se sont vu prononcer une condamnation à de courtes peines. 

Dix établissements affichent 200% voire au-delà. De ce fait, 2.480 détenus se retrouvent à dormir sur le sol avec directement des matelas sans lits. Cela équivaut à 427 de plus par rapport à l'année précédente qui affichait 2.053.  

Il faut noter que 19.909 des personnes incarcérées attendent leur jugement. Le pourcentage y afférent n'a pas changé depuis l'an dernier avec 26,8 % par rapport au nombre total de détenus.

15.000 nouvelles places prévues dans l'intervalle 2023-2027

Jusqu'au 1er octobre, 89.646 personnes étaient placées sous écrou. 15.304 d'entre elles font l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou bien d’un placement à l’extérieur. En ce qui concerne les écroués de sexe féminin et ceux n'ayant pas encore la majorité, leurs pourcentages sont respectivement de 3,7 % et de 0,8% de la population carcérale totale. Cela correspond à une stabilité par rapport aux données précédentes. 

Rappelons qu'au mois de juillet, la Cour européenne des droits de l'Homme avait une nouvelle fois condamné la France du fait de cette surpopulation carcérale chronique. De ce fait, ce sont 15.000 nouvelles places que le gouvernement prévoit construire et achever d’ici à 2027.