Maison d’arrêt, centre pénitentiaire, maison centrale : quelles différences entre ces prisons ?

Actualité publiée le 20/07/2023 à 14h59 - Rédigé par la rédaction de contact-administratif.fr
Temps de lecture : 4 minutes
Prisons françaises, mode d’emploi. Entre maison d’arrêt, centre de détention ou maison centrale, les établissements pénitentiaires ne remplissent pas tous le même rôle. Cet article vous aide à comprendre qui est incarcéré où, pour combien de temps, et pourquoi.
Maison d’arrêt, centre pénitentiaire, maison centrale : quelles différences entre ces prisons ?

Maison d’arrêt, centre pénitentiaire, maison centrale… Découvrez les différences entre les types de prisons en France et qui y est incarcéré.

Tous les établissements pénitentiaires ne se ressemblent pas. Entre la maison d’arrêt et le centre pénitentiaire, il y a des différences de taille, de fonctionnement et surtout de public accueilli. Qui est placé où ? Quelle durée de peine pour quelle prison ? Et comment s’organise la détention dans chacun de ces lieux ?

On fait le point pour mieux comprendre le système carcéral français.

 

Les différents types de prisons en France : une organisation selon la situation du détenu

En France, les établissements pénitentiaires sont organisés selon plusieurs critères : la situation judiciaire de la personne détenue (prévenu ou condamné), la durée de la peine, son profil, et les objectifs de la détention (réinsertion, sécurité, soins…).

Les principaux types de structures sont :

  • la maison d’arrêt
  • les établissements pour peine (centres de détention, maisons centrales, centres de semi-liberté)
  • les centres pénitentiaires, qui regroupent plusieurs de ces établissements dans une même enceinte.

Il existe aussi des établissements spécialisés, comme ceux pour mineurs ou pour détenus nécessitant une hospitalisation.

 

Maison d’arrêt : pour les prévenus et les peines courtes

La maison d’arrêt est probablement la prison la plus connue… et la plus surchargée.
Elle accueille :

  • les personnes en détention provisoire, en attente de jugement (on les appelle les prévenus) ;
  • les personnes condamnées à une peine inférieure ou égale à deux ans (ou dont le reliquat de peine est inférieur à deux ans).

Aujourd’hui, la France compte plus de 80 maisons d’arrêt, réparties sur le territoire.
Ces établissements sont souvent confrontés à un problème de surpopulation carcérale. Selon les chiffres du Ministère de la Justice, au 1er mars 2022, la densité moyenne dans les maisons d’arrêt dépassait les 137 %. Et pourtant, la loi impose depuis 2009 l’encellulement individuel, sauf dans trois cas :

  • à la demande du détenu,
  • en cas de risque suicidaire,
  • ou lorsque le travail ou une formation le justifie.

Pour en savoir plus sur leur fonctionnement, consultez notre page dédiée aux maisons d’arrêt.

 

Les établissements pour peine : pour les longues peines

Les établissements pour peine sont réservés aux détenus condamnés à plus de deux ans de prison.
On y applique un numerus clausus, c’est-à-dire une limitation du nombre de détenus, et le principe de l'encellulement individuel y est davantage respecté.

Il en existe plusieurs types :

Centres de détention

Les centres de détention accueillent les détenus ayant les meilleures perspectives de réinsertion sociale.
On y met en place un régime de détention plus souple, orienté vers l’éducation, le travail, ou la préparation à la sortie.

Maisons centrales

Les maisons centrales, au nombre de six en France, sont des établissements à sécurité renforcée.

Elles hébergent les personnes condamnées à de très longues peines, souvent considérées comme les plus dangereuses.
Le régime y est plus strict, axé sur le contrôle et la sécurité.

Pour comprendre leur rôle, rendez-vous sur notre page maison centrale.

Centres de semi-liberté

Ils permettent à certains détenus de bénéficier d’un aménagement de peine : ils peuvent sortir en journée pour travailler, se former ou suivre un traitement, puis retournent dormir en détention.

Ce dispositif est souvent utilisé en fin de peine.

 

Le centre pénitentiaire : plusieurs régimes de détention dans un même lieu

Un centre pénitentiaire est un établissement qui regroupe au moins deux types de quartiers distincts :

  • un quartier maison d’arrêt,
  • un quartier centre de détention,
  • et parfois un quartier maison centrale.

Ce modèle est de plus en plus courant car il permet de regrouper plusieurs profils de détenus dans un même site, tout en les séparant physiquement.

Il existe 59 centres pénitentiaires en France aujourd’hui. Ces établissements peuvent accueillir des centaines de détenus avec des régimes de détention adaptés à chacun.

Pour localiser un centre près de chez vous ou contacter l’administration pénitentiaire, vous pouvez consulter notre annuaire des centres pénitentiaires.

 

D’autres établissements spécifiques

Au-delà des grandes catégories, il existe des structures adaptées à des situations particulières.

Établissements pour mineurs

Depuis 2007, des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) ont été ouverts pour accueillir les jeunes détenus dans un cadre axé sur l’éducation et la réinsertion.
Ils sont environ six en France et peuvent héberger une soixantaine de jeunes chacun.

Établissements de santé pour détenus

Quand un détenu a besoin d’être hospitalisé en dehors d’une urgence ou d’un trouble psychiatrique aigu, il peut être pris en charge à l’EPSNF (Établissement public de santé national à Fresnes).

C’est une structure médicale dédiée aux personnes incarcérées, gérée conjointement par le Ministère de la Justice et celui de la Santé.

 

Ce qu’il faut retenir

  • La maison d’arrêt accueille les prévenus et les peines courtes. Elle est souvent surpeuplée.
  • Les centres de détention et maisons centrales sont réservés aux longues peines. Ils varient selon le niveau de sécurité requis et les perspectives de réinsertion.
  • Le centre pénitentiaire regroupe plusieurs types de régimes dans un même établissement.
  • Des structures spécifiques existent pour les mineurs et les détenus malades.

Et si vous souhaitez comprendre comment écrire à un détenu, consulter les délais, ou savoir ce qu’on peut dire dans une lettre, n’hésitez pas à lire notre guide dédié.