Tapage nocturne : à partir de quelle heure est-ce interdit ?

Actualité publiée le 01/05/2025 à 23h10 - Par la rédaction de contact-administratif.fr
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À partir de quelle heure peut-on parler de tapage nocturne ? Cet article fait le point sur les horaires à respecter, les sanctions et les recours possibles.
Tapage nocturne : à partir de quelle heure est-ce interdit ?

À partir de quelle heure le tapage nocturne est-il interdit ? Découvrez les horaires, amendes, lois et démarches en cas de nuisances sonores nocturnes.

Entre la musique à fond, les talons qui claquent à l’étage du dessus ou les aboiements à répétition, les nuits peuvent vite tourner au cauchemar. Et contrairement à une idée reçue, faire du bruit le soir n’est pas anodin. Le tapage nocturne constitue une infraction punie par la loi, même lorsqu’il s’agit d’une simple fête entre amis.

Mais alors, à partir de quelle heure peut-on parler de tapage nocturne ? Quelles sont les règles applicables ? Et surtout, que faire lorsqu’un voisin est trop bruyant la nuit ? Cet article fait le point sur les horaires à respecter, les sanctions encourues, et les démarches possibles en cas de trouble anormal du voisinage.

 

À partir de quelle heure commence le tapage nocturne ?

Il n’existe pas un seul texte de loi précisant une heure unique, mais dans les faits, la jurisprudence et les services de police s’appuient généralement sur la plage horaire de 22h à 7h du matin. Pendant cette période, tout bruit anormal, répétitif, intense ou prolongé peut être considéré comme un tapage nocturne.

Sont concernés tous les bruits de voisinage susceptibles de troubler la tranquillité des riverains : musique amplifiée, cris, talons sur le parquet, travaux de bricolage, aboiements de chien… La gêne sonore doit être audible de l’extérieur, ou dans une pièce voisine d’un autre logement.

Des règlements municipaux ou préfectoraux peuvent préciser les horaires ou compléter les règles générales. En immeuble, le règlement de copropriété peut aussi imposer des plages horaires spécifiques pour garantir la tranquillité du voisinage.

Pour connaître les règles applicables localement, il est possible de se renseigner auprès de la mairie ou de votre commissariat de police local.

 

Week-end, jours fériés : les horaires changent-ils ?

La réponse est non. Les horaires du tapage nocturne restent les mêmes, y compris les samedis soirs, dimanches ou jours fériés. En revanche, la tolérance des forces de l’ordre peut parfois être plus souple lors d’événements exceptionnels, comme le Nouvel An ou la Fête de la musique, tant que les nuisances ne deviennent pas excessives.

À noter également : les nuisances sonores diurnes (comme les bruits de tondeuse ou de perceuse) sont elles aussi encadrées. Les horaires autorisés pour certaines activités bruyantes, notamment le jardinage ou le bricolage, sont détaillés dans notre article dédié sur les horaires pour tondre sa pelouse.

 

Tapage nocturne : quelles sanctions en cas de non-respect ?

Le tapage nocturne est une infraction pénale prévue à l’article R623-2 du Code pénal. Il est sanctionné par une amende forfaitaire de 68 €, pouvant atteindre 180 € si le paiement n’est pas effectué dans les délais. En cas de récidive ou de comportement aggravé, l’amende peut monter jusqu’à 450 €.

Dans certaines situations, les forces de l’ordre peuvent procéder à :

  • la confiscation du matériel sonore (enceinte, amplificateur, instruments…),
  • l’établissement d’un procès-verbal,
  • ou la transmission du dossier au tribunal de proximité en cas de litige prolongé.

Par ailleurs, la victime peut engager une procédure civile pour obtenir réparation, notamment des dommages et intérêts en cas de préjudice subi.

Il est important de noter qu’il n’est pas nécessaire de mesurer les décibels pour établir le tapage : la simple perception du bruit comme anormal suffit à caractériser l’infraction.

 

Que faire en cas de tapage nocturne ?

Avant toute chose, une démarche amiable est souvent à privilégier. Il est possible :

  • d’engager une conversation avec le voisin concerné,
  • de déposer un mot dans la boîte aux lettres,
  • ou de saisir un conciliateur de justice pour régler le litige à l’amiable.

Si la gêne sonore persiste malgré les tentatives, plusieurs options sont possibles :

  • contacter la police municipale ou nationale, en composant le 17 ou en se rendant dans un commissariat de police,
  • déposer une main courante pour signaler les faits,
  • porter plainte si le trouble devient régulier ou entraîne des conséquences sur la santé ou la vie quotidienne.

Dans certaines situations, il peut être utile de faire constater le trouble par un huissier de justice ou d’enregistrer les bruits comme preuve, même si la loi n’impose pas de mesure acoustique spécifique.

Enfin, le syndic de copropriété peut également intervenir si les nuisances concernent un logement situé dans l’immeuble.

 

Et si les voisins se plaignent du bruit sans raison ?

Parfois, une simple activité de la vie courante peut être perçue comme dérangeante. Il est alors recommandé de :

  • tester le niveau sonore de la musique ou de la télévision à différents moments de la journée,
  • respecter les horaires imposés par la commune ou la copropriété,
  • éviter les bruits répétitifs ou intensifs en soirée (déplacement de meubles, percussion, bricolage...),
  • améliorer l’isolation acoustique du logement, si nécessaire.

La loi distingue les nuisances normales de la vie quotidienne du trouble anormal de voisinage. Ce dernier suppose un excès dans la fréquence, l’intensité ou la durée du bruit, surtout lorsqu’il est nocturne.

 

En résumé

  • Le tapage nocturne est généralement interdit entre 22h et 7h du matin.
  • Il s’applique à tous les bruits anormaux, même sans mesure en décibels.
  • Une amende forfaitaire de 68 € peut être infligée dès la première infraction.
  • En cas de nuisances sonores persistantes, il est conseillé de tenter une conciliation, puis d’alerter les autorités si nécessaire.
  • Il est également possible de porter plainte ou de saisir la justice civile pour obtenir réparation.

Les nuisances sonores sont un sujet sensible qui peut facilement dégénérer en conflit de voisinage. Agir avec diplomatie tout en connaissant ses droits reste la meilleure façon de préserver la tranquillité publique… et celle de chacun.